Sthanakavasis
Ces adeptes ont pour origine une ancienne section de réformateurs dite Lonka. Elle a été fondée en 1474 A.D. par Lonkashaha, un riche marchand instruit de Ahmedabad. Le principe fondamental de cette section était de ne pas pratiquer la vénération des statues. Pus tard, un certain nombre de ses adeptes ont désapprouvé les façons de vivre de leurs ascètes, déclarant qu’elles étaient moins strictes que Mahavira l’aurait souhaitée. Un laïc de cette section, Viraji de Surat, fut initié comme Yati (ascète) et très admiré pour la rigueur de sa vie. Beaucoup de membres de cette section Lonka le rejoignirent et prirent le nom de Sthanakavasis, ce qui signifie ceux qui ne pratiquent pas leurs activités religieuses dans des temples mais dans des halls de prières (sthanakas).
Les Sthanakavasis sont aussi appelés : Dhundhiyas (chercheurs) et Sadhumargis (disciples des ascètes). Mis à part le fait principal qu’ils ne pratiquent pas la vénération des statues, les Sthanakavasis ne différent pas beaucoup des autres Jaïns Svetāmbaras et, de nos jours, ils se qualifient invariablement de Svetāmbaras Sthanakavasis. Il y a, cependant, des différences avec les Murtipujakas, dans l’observance de certaines pratiques religieuses. Ainsi, ils n’ont pas de temples mais seulement des halls de prières (sthanakas) où ont lieu leurs jeûnes, fêtes religieuses, discours, etc. De plus, leurs ascètes couvrent, tout le temps, leur bouche de morceaux de tissu et n’utilisent pas de robes jaunes ou d’autres couleurs, excepté le blanc. De plus, ils n’admettent l’authenticité que de 31 des écritures sacrées des Svetāmbaras. Enfin, ils ne reconnaissent pas les lieux de pèlerinage et ne participent pas aux fêtes religieuses des Murtipujakas. On trouve leurs laïcs dans différents centres d’affaires en Inde, principalement au Gujarat, au Punjab, dans l’Harayana et au Rajasthan.
Il est intéressant de noter que les deux sections qui ne vénèrent pas les statues, les Taranapanthis chez les Digambaras et les Sthanakavasis chez les Svetāmbaras, sont apparues très tard dans l’histoire de l’Eglise jaïne et l’on peut dire, avec assez de certitude, que l’influence musulmane sur l’esprit religieux de l’Inde a été grandement responsable de leur existence. Sur ce plan, S. Stevenson observe « un effet de la conquête musulmane a été de rapprocher plus étroitement les Jaïns vénérant les statues face aux iconoclastes. Un autre effet a été de détourner certains de l’idolâtrie. Aucun oriental ne pouvait entendre la protestation véhémente d’un autre oriental envers la vénération des statues sans douter de la justesse de son point de vue. Naturellement, c’est à Ahmedabad, la ville du Gujarat qui était le plus sous l’influence musulmane que nous pouvons trouver les premières traces de ces doutes. En 1474 A.D., la section Lonka, la première des Jaïns ne vénérant pas les statues, apparut. Elle fut suivie par la section Dhundhiya ou Sthanakavasi vers 1653 A.D. date qui coïncide, de façon frappante, avec les mouvements Luthérien et Puritain en Europe » 1
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Raphaël Urbain le 17 mai 2016
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